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Covid-19 : plus de 30 000 morts au Royaume-Uni, 2e pays le plus touché au monde

Le Royaume-Uni a franchi la barre symbolique des 30 000 morts liés à l’épidémie de Covid-19, devenant ainsi le deuxième pays le plus touché par la pandémie dans le monde après les États-Unis, selon des statistiques officielles compilées mardi. Touché tardivement par le coronavirus, le Royaume-Uni est officiellement devenu mardi 5 mai le deuxième pays le plus gravement atteint par l’épidémie, après les États-Unis, en franchissant la barre des 30 000 décès liés au Covid-19.

Les chiffres hebdomadaires des différentes agences régionales des statistiques britanniques affichent un bilan de 32 313 décès dont le Covid-19 est la cause suspectée indiquée sur le certificat de décès, soit un chiffre supérieur à l’Italie.

Et le bilan actuel est probablement bien plus lourd car ces chiffres portent sur des décès jusqu’au 24 avril pour l’Angleterre (28 272), le Pays de Galles (1 376) et l’Irlande du Nord (393), et jusqu’au 26 avril pour l’Ecosse (2 272). Le dernier bilan du ministère de la Santé, qui ne comprend que les morts en hôpital et en maisons de retraite de patients testés positifs au Covid-19, était de 28 734 morts lundi.

Plus de 30 000 morts en deux mois

Le Royaume-Uni a été l’un des pays d’Europe touchés le plus tard par la pandémie, avec un premier mort annoncé le 5 mars. Les autorités ont été accusées d’avoir tardé à prendre la mesure des risques, n’anticipant pas les besoins en tests et matériel de protection et n’imposant un confinement de la population que le 23 mars.

Sur la BBC, la semaine dernière, David King, conseiller scientifique du gouvernement de 2000 à 2007, jugeait l’ampleur de la mortalité « extraordinaire » : « Il y a toute une série d’actions à entreprendre pour gérer une pandémie de ce type, et pourtant il semble qu’elles aient été absentes ici ».

Le Premier ministre Boris Johnson, qui a lui-même été atteint par la maladie, a été accusé de ne pas avoir pris l’épidémie au sérieux. Il a même été jusqu’à se vanter d’avoir serré les mains de patients, certains atteints du coronavirus, lors d’une visite à un hôpital le 3 mars.

Tandis que le nombre de contaminations grimpait mi-mars, la recherche des contacts, qui implique de trouver et dépister les personnes ayant approché les malades, était largement abandonnée.

Cette stratégie a pourtant été largement utilisée par la Corée du Sud ou encore la Nouvelle-Zélande afin de limiter les taux de transmissions.

Le mirage de l’immunité collective

Les autorités semblaient alors perdre le contrôle de la maladie, mais Boris Johnson restait réticent à instaurer un confinement.

Son conseiller scientifique Patrick Vallance a alors semé le trouble en suggérant qu’une « immunité collective » pouvait se développer si une partie de la population guérissait du virus.

Face aux critiques, le gouvernement s’est empressé de démentir avoir choisi cette approche, affirmant qu’il s’agissait simplement d’un « concept scientifique et non d’un objectif ».Les hospitalisations et décès se sont désormais orientés à la baisse. De crainte d’une nouvelle vague de contaminations, le confinement devrait être prolongé jeudi, date prévue de sa prochaine réévaluation, mais le gouvernement prépare des mesures d’assouplissement permettant un redémarrage de l’économie, en plein effondrement.

Selon plusieurs médias, la stratégie de sortie doit être annoncée par Boris Johnson lors d’une allocution dimanche soir.