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l'actualités au Sénégal

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« Faudra-t-il fermer les écoles et les universités du Sénégal ? » (Par Boubacar Siguiné SY)

En parcourant le campus de l’UCADen cette matinée dominicale, depuis l’IFACE jusqu’à la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion, en passant par e CESTI, symbole éminent du droit à l’information, le BRGM, la Faculté des Lettres et Sciences humaines, dont les archives ont été détruites, la Grande Bibliothèque Universitaire, la Faculté des Sciences et Techniques, la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie, nous avons très mal. Partout, c’est l’énergie du Mal en œuvre, visant la destruction du savoir, la désolation, la colère, le pessimisme face à l’avenir d’une jeunesse. Volonté d’effacer a mémoire, de museler la liberté, de plomber l’avenir, de détruire le Sénégal?

L’incroyable et terrible spectacle des destructions massives d’infrastructures, d’équipements et de matériel roulant des différentes facultés et écoles de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar fait d’abord mal, très ma même. Ces évènements indignes de notre pays font d’autant plus mal qu’ils se sont déroués
en partie dans nos écoles et dans ce qui est censé être le temple du savoir, nos universités.

Mieux, ces établissements scolaires et d’enseignement supérieur, dont l’une des plus anciennes et
connues, en l’occurrence l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, vient de se classer selon Edurank,
première en Afrique francophone. En nous incinant devant la mémoire des disparus et en souhaitant
prompt rétablissement aux blessés tout en rendant un hommage au professionnalisme de nos Forces de
Défense et de Sécurité, aux vigiles des Universités et à notre Justice, nous invitons nos compatriotes à
continuer à redresser la tête, en restant résilient et engagés dans l’avenir.

Cette posture se justifie d’autant plus que l’UCAD s’est donnée comme devise « Lux Mea Lex» et a comme parrain le célèbre savant Cheikh Anta DIOP, dont l’envergure scientifique, l’engagement intellectuel et politique panafricaniste désintéressé et pacifique et l’impact de ses idées en Afrique, en Amérique et dans le monde entier, continuent de faire autorité plus de 35ans après sa disparition. Si ces actes proprement terroristes, sont le fait des étudiants, la plus grande composante de la communauté universitaire, celle pour laquelle la Nation, les parents, les enseignants-chercheurs, les personnels administratifs, techniques et de service s’échinent nuit et jour pour en faire devrais citoyens, alors il est légitime de se poser la question de la fermeture définitive des écoles et des Universités sénégalaises, en proie à la violence et à destruction depuis une douzaine d’années?

Cela apparait d’autant plus paradoxal que dans un article récent, à a veille du lancement le 31 mai du
dialogue national, nous lancions un appel solennel à nos compatriotes afin de revisiter le concept de
majorité d’idées autour des valeurs centrales de notre pays, notamment sur l’avenir de notre jeunesse,
force vive et espoir de l’avenir. Cependant, sans valeurs éprouvées, sans éducation, sans formation, sans
civisme et sans vrai patriotisme, le poids démographique de la jeunesse devient un fardeau, une
contrainte, pire, un risque, une menace.

C’est pourquoi, depuis plus d’une décennie, le Président de la République Macky SALL a pris plusieurs
grandes initiatives au grand bénéfice et bonheur de a jeunesse, de l’École de la Réussite, des Universités
de Développement. Il suffit simplement de se rappeler la Concertation nationale sur l’avenir de
l’enseignement supérieur (CNAES), pilotée par le Professeur Souleymane Bachir DAGNE avec onze
directives présidentielles et un budget de plus de 400 milliards. Idem des Assises de l’Éducation et de la
Formation managées par e recteur Abdou Salam SALLet du PAQUET qui s’élève à plus de 3000 miliards
sur 15 ans! Ces réformes majeures ont été matérialisées notamment par la réorientation vers les valeurs, les sciences, le numérique, la centration sur l’apprenant, les technologies, l’ingénierie, a
professionnalisation, l’entreprenariat  et les mathématiques.

Ces réformes consensuelles majeure sont abouti entre autres à la construction de milliers d’écoles, de
collèges, de lycée, de centres de formation, la création de cinq nouveles universités (Université
numérique Cheikh Hamidou KANE, ex-UVS, Université Amadou Makhtar MBOW de Diamniadio, Université Iba Der THIAM de Thiès, Université El Hadji Ibrahima NIASSE du Sine-Saoum, Université de Matam et Université du Sénégal Orienta, 5 instituts supérieurs d’enseignement professionnel (ISEP)), les classes préparatoires, l’augmentation sensible des bourses des étudiants, des salaires des enseignants
chercheurs, la valorisation de la retraite, a baisse des prix des tickets de restaurants, des loyers des
chambres, la construction et ’équipement de 130 laboratoires pour plus de 47miliardsde F CFA…

Que dire des organismes comme le Fonds de financement de la formation professionnelle et technique
(3 FPT)que le Chef de ’Étata fait passer de 5% de la contribution forfaitaire à la charge de l’employeur
(CFCFE) soit de quelques millions à plus de 30 milliards de F CFA par an afin de financer les besoins de
formation individuele et colective des jeunes? Quid de la Délégation à l’Entreprenariat des Jeunes et des
Femmes (DERF/J) dont la mission essentielle consiste à promouvoir en ville comme dans nos campagnes
l’entreprenariat féminin et jeune avec plus de 30 milliards de F CFA par an. J’allais oublier le programme
XEJU NDAW YI destiné à accélérer l’emploi et l’insertion des jeunes avec une enveloppe de 450 milliards
de F CFA sur trois années!

Malgré tous ces sacrifices dans les écoles et les universités, ne faudrait-t-i pas alors en arriver par dépit à
décréter une année blanche et à fermer les écoles, les centres de formation et Universités? Ou alors, ne
devront nous pas aller vers une séparation des campus sociaux et des campus pédagogiques Redimensionner et décongestionner l’UCAD avec le transfert de facultés et d’écoles vers d’autres sites ou
universités?

Que Nenni sans doute, si l’on sait, pour avoir suivi de près et visité avec des collègues l’UCAD,
que ces faits inqualifiables, inadmissibles semblent être, de l’avis de plusieurs observateurs, e fait d’autres
acteursdifférents des étudiants. Dans tous les cas, les instances habilitées se prononceront, dans le
respect des franchises universitaires et des dispositions législatives et réglementaires en vigueur.

Qui diable donc a intérêt à s’attaquer de façon aussi frontale et brutale à ce qui est la crème de
l’intelligentsia sénégalaise. Des partis politiques instructionnistes? des maffias, nervis et pays étrangers?
des forces occultes, la mouvance jihadiste armée…qui, après avoir mis presque à genoux des pays voisins,
cherchent à accéder à l’océan atlantique et surtout aux ressources pétrolières et gazières et au modèle
démocratique du Sénégal? Si tel est le cas, alors nos compatriotes devront se serrer davantage les rangs
et les coudes pour défendre nos valeurs et institutions, notre République, notre modèle de vie faite de
respect mutuel d’ouverture et de tolérance, notre Teranga bien sénégalaise ,notre âme.

En espérant enfin que nos compatriotes vont se ressaisir afin de défendre leur beau et grand pays contre
les forces occultes, les oiseaux de mauvais augures et ’énergie du Ma, nous les appelons à renforcer le
dialogue national en vuede la consolidation de la démocratie sénégalaise, à travers des propositions
consensueles et pragmatiques et des actes dansle sens del’unité, la paix, la justiceet la solidarité.

Boubacar Siguiné SY
Ministre-Conseiller, Enseignant-Chercheur
FASTEF UCADDakar