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l'actualités au Sénégal

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M23 et F24 : Antagonisme entre Ordre Constitutionel et chaos Etatique (Par Bassirou KEBE)

Réglons d’abord un cas flagrant de manipulation. En democratie, la plus légitimité est élective.   Donc un groupuscule minoritaire issue de la minorité politique ne peut pas se réclamer « Forces vives de la Nation ». Ce sont les élus qui sont légitimes et légaux pour parler au nom de la Nation et le Président de la République est l’élu de la Nation.  Donc F24 qui est déjà frappé du péché originel de l’imposture va chercher à prospérer en plagiant le M23. 
 
Au lendemain du 23 juin 2011, est né un mouvement dénommé M23, à la suite de manifestations hostiles au vote par l’Assemblée nationale du projet de loi instituant l’élection d’un président et d’un vice-président et supprimant le ¼ bloquant. Même si, certains partisans de la radicalité inexpliquée visaient à empêcher, par des moyens constitutionnels et pacifiques, la participation du président sortant Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle du 26 février 2012.
 
Le M23 est un mouvement pacifique et indépendant de défense de la Constitution, de la forme républicaine de l’Etat et de surveillance du processus électoral pour la tenue d’élections libres et transparentes au Sénégal, selon un de ses fondateurs, Abdoul Aziz DIOP. 
 
Presque douze (12) ans, plus tard, des organisations politiques, d’une société civile encagoulée, miment pitoyablement le M23, en mettant sur pied le F24 (Mouvement Forces Vives du Sénégal). Ce regroupement contre-nature, prône, selon la déclaration des fondateurs « le respect par le Président Macky SALL de la constitution et de la parole donnée et son renoncement à présenter sa candidature pour un troisième mandat ; la suppression des articles L29 et L30 du code électoral, etc. »
 
Une lecture lucide de la genèse et des objectifs de ces deux mouvements nous permet d’opposer la spontanéité et la responsabilité qui avaient guidé la naissance du M23 à la théorie du chaos politique, social et religieux, comme viatique du F24. Le M23 s’était fondé sur des principes républicains et démocratiques. A l’opposé du M23, le F24 compte fonder son action sur la manipulation dans son sens psychanalytique et l’intoxication. Le M23 exigeait un respect de la Constitution en s’opposant à sa modification à moins d’un an de la Présidentielle alors que le M24 veut obtenir par terreur au viol d’une loi constitutionnelle qui date du referendum de 2016. Depuis le referendum de 2016, la constitution permet au Président de se présenter légalement et le F24 exige le viol de la Constitution par la terreur. C’est toute la différence entre les deux mouvements.
 
Contrairement au M23 qui s’était battu pour le respect des règles du jeu à la veille de l’élection présidentielle de 2012, le F24 cherche à se battre pour une violation de notre texte fondamental issu du référendum de 2016. Le F24 fait semblant d’ignorer que l’article 27 précise la durée de 5 ans du mandat du Président de la République renouvelable une fois (5 ans x2 mandats). En dehors de tout juridisme, il est facile pour la linguistique textuelle de saisir la progression thématique entre les deux phrases de l’article 27 de notre constitution.  (La durée du mandat du Président de la République est de 5 ans. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs.)
 
Contrairement au M23 qui avait prôné la résistance pacifique et accepté la décision du conseil constitutionnel validant la 3ème candidature du Président Abdoulaye WADE, le F24 s’inscrit dans une dynamique d’insurrection, de désobéissance constitutionnelle et d’anarchie républicaine. Une cartographie des profils des personnalités qui le composent montre à suffisance qu’il s’agit d’un mouvement de frustrés à l’horizon 2024. Et il est aisé de comprendre leurs comportements marginaux, à la lumière de la réflexion de Johanna Stute-Cadiot, Frustration, dans Figures de la psychanalyse 2009/2 (n° 18) : « La frustration est donc ici quelque chose de mauvais qui déclenche des comportements négatifs ».
 
 
In fine, le F24, composé de frustrés et de violeurs des principes et valeurs de la démocratie et de la République ne saurait guère prospérer auprès de citoyens qui comprennent, comme le dit Jurgen Habermas dans Droit et démocratie, que « les normes juridiques sont des moyens de maintenir ensemble des sociétés complexes et centrifuges qui sans cela se désagrégeraient »
 
Bassirou KEBE,
Responsable APR
Président du mouvement LIGGEY SUNU REEW