google-site-verification=dvlYsrn1U0QSqfKNWyXEmQl7Z0AnZiPl7OxeFBedUPg
l'actualités au Sénégal

PUBLICITE

Sonko, le Dsk sénégalais, d’après Yérim (Par Samba Alar)

Après avoir publié dans Jeune Afrique une tribune, largement reprise par la presse sénégalaise, sur l’affaire Mame Mbaye Niang, Samba Alar nous livre son regard sur le livre de Cheikh Yerim Seck dans un texte tonitruant qu’on peut lire sur sa page Facebook. Nous le reprenons ici in extenso.

Apprenant que Cheikh Yerim Seck publierait un livre « bourré de révélations » (sic)sur les coulisses du règne de Macky Sall, j’ai craint la chronique sensationnaliste d’un journaliste tombé en disgrâce, condamné à écumer les caniveaux et les poubelles pour exister.

Pis, l’auteur y aurait révélé de nouvelles affaires de mœurs impliquant un ange déchu.

Foudroyé par le cul d’une masseuse.

Démarche répulsive : il ne faut jamais ajouter au malheur des vaincus et réserver son mépris aux journalistes qui n’ont des chasseurs que le goût de la curée.

Cheikh Yerim me parut un plumitif sans scrupules.

Telle fut ma première opinion.

Mais, l’opinion est faite de riens épars. Réminiscences, émotions, humeurs. Elle est volage, arbitraire, futile. Un moment séduisante, sa constance lasse. Une opinion, c’est une idée sans recul, sans hauteur et sans perspective. Sensorielle plus qu’elle ne participe de la raison. Immédiate, elle s’épuise dans l’instant. Elle ne devrait pas avoir d’avenir…

Une opinion durable, c’est une erreur de jugement.

Il suffisait de lire « Macky Sall face à l’histoire » pour en changer…

Cheikh Yerim n’est pas un journaliste, mais un écrivain. Son livre n’est pas une « enquête en certains points plus policière que journalistique », mais de la littérature. On sait que la fiction est aptère qui s’encombre de la morale. Ce qui importe ici, au premier chef, ce n’est pas la matière, c’est la manière : le style qui, toujours, sauve et emporte tous les pardons. Pardonnées les atteintes à la vie privée ; pardonnées les révélations sulfureuses…

Bien écrire, c’est déjà avoir raison.

« L’idée d’écrire ce livre, révèle-t-il, qui germait en moi antérieurement à ma retraite de la vie publique s’est muée en décision après l’agression de Astou Dione », son (ex ?) épouse, soupçonnée, à tort, de détenir un document dont on redoutait la publication.

« Macky Sall face à l’histoire » est donc le livre d’un mari outré. Un acte de rébellion. Une déclaration de guerre – dont l’enjeu est le pouvoir de l’information – aux puissants. Aux gardiens de tous les Temples. A la tyrannie des guichets et des verrous.

L’intelligence se doit d’être insolite. Sa vocation première est de surprendre. Dans cet exercice aussi, Cheikh Yerim nous comble.

On pouvait s’attendre, à lire le titre du livre, à ce qu’il traitât essentiellement de Macky Sall, peut-être subsidiairement d’Ousmane Sonko. Art de l’inversion : c’est Ousmane Sonko, le vrai sujet du livre, Macky Sall n’en est que le prétexte et l’aiguillon.

Il y a plus audacieux encore dans le livre de Cheikh Yerim qui relève du politique. « Une affaire de mœurs, écrit-il, impliquant prétendument Sonko et une femme résidant au Maroc a été rapportée en haut lieu ». L’opposant aurait été également retrouvé « en position délicate », cette fois avec une gambienne, « à l’intérieur d’un véhicule garé dans un endroit suspect sur la corniche ouest de Dakar ». Par quoi il faut entendre que le leader de Pastef, en panafricain convaincu, fornique sans frontières et sans discriminations dans le continent : belles et laiderons, riches entrepreneuses et pauvres masseuses, cocottes d’ici et d’ailleurs en Afrique.

Le héros inavoué du livre de Cheikh Yerim Seck replace le panafricanisme au cœur de la chair.

Engagé, décidément, jusqu’au bout…du gland.

Samba Alar